décembre 05, 2009

CONTEMPLATIONS RELATIONNELLES.


Un samedi soir chez soi, c'est comme des vacances d'été à Paris. C'est désertique, inutile et d'un ennui mortel. Il existe plusieurs façons d'y remédier. S'enfuir, talons aiguilles et pochette en main en direction d'une soirée branchée. Rejoindre ses amies au resto suivi d'un verre dans un bar de la ville. Mais en dernier recourt, quand toutes les autres opportunités ne se sont pas présentées, il ne reste qu'une seule option : rester chez soi, dépitée, et regarder quelque chose à la télé.

Une soirée en tête à tête avec soi-même est aussi fatal pour notre santé mentale que de rater le dernier métro un samedi soir à Quai de la Gare. Faut-il que nous ayons toujours le chic pour avoir deux secondes de retard et rater ce qui était à portée de main ? Incertitudes en tête et un film que l'on connait par cœur à visionner, l'adéquation semble parfaite. Pourtant, le temps semble s'être arrêté et à défaut d'un Mojito à siroter autant éclaircir nos parcelles d'obscurité.
Ce temps mis à partie permet de faire le tour de toutes les questions. La question du "découvert", la question du "choix de la tenue idéale", la question du "crédit revolving ou pas", la question du "sushis ou sachimis" et la plus subversive de toutes les questions : la question "sentimentale". Recataloguée au rayon "inconvénients", refoulée au fin fond du subconscient par d'aussi innombrables que futiles stratagèmes, elle s'impose violemment à nous : "Comment ma relation amoureuse a pu dériver à un tel point ?"
Mais appelons un chat un chien, quand nous nous retrouvons face à nos propres erreurs n'est-il pas plus judicieux de prendre la fuite ?
Trois parts de cake plus tard et un verre à la main, après avoir comploté et fuit l'évidence, seule une optique réaliste reste la solution la plus adaptée.
Ainsi, les "pourquoi" deviennent des "j'aurais du" et "les choses peuvent s'arranger" se transforme en "cela ne pourra jamais marcher".
Les voiles tombent et soudain la vérité nous éclabousse sans prévenir et encore moins guérir. Notre parcours se résumerait-il a une succession d'itinéraires manqués et de choix erronés ?
Lorsque l'on pose le problème à plat et que l'on en étudie tous les ressorts, plus rien ne nous échappe. Notre perception des échecs évolue de manière exponentielle à la déflagration de notre relation. Nous arrivons au point de non retour où tout être bien pensant sait qu'il est temps d'arrêter le massacre et de trouver une échappatoire.
Lorsqu'une relation sentimentale implique plus de pleures que de rires il devient évident que les choses vont mal. Seulement, à force d'auto-persuasion, nous nous aveuglons et le problème se métamorphose en voie sans issue.
Comment se sortir d'un bourbier dans lequel nous avons volontairement mis les pieds ?
Il n'y a pas de réponse automatique à cette question et changer de vitesse de raisonnement ne sert strictement à rien à ce stade. La logique voudrait que le recul que nous avons pris nous serve à comprendre nos erreurs, à corriger nos actes manqués et à essayer de réparer l'irréparable. Mais dans le cœur d'une personne, dont tout espoir a été ôté, la seule et unique réponse sensée reste celle de l'amour. S'il est assez fort pour une introspection sentimentale, l'issue ne peut être que bénéfique. A l'inverse, s'il ne subsiste rien de ces réflexions nocturnes, une nuit de repos suivie d'un brainstorming matinal reste la solution la plus avisée en ce genre de situations.

De contemplations en décisions effectives il n'y a qu'un pas à sauter. Et en matière d'affectivité, il n'est jamais prudent de faire le grand saut sans avoir étudié toutes les possibilités. C'est aux travers de nos relations que nous reconnaissons les "bons choix", mais la relation que nous entretenons avec nous-mêmes est celle qui nous permet de les respecter.

Par C. R.
Photo : © http://www.yanidel.com/